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Aubervilliers

Une commande publique de la ville d'Aubervilliers

L’imprévu était prévisible. Il suffisait de se pencher sur l’histoire d’Aubervilliers, d’interroger la géographie communale, de regarder les cartes et d’y lire la proximité parisienne et la coupure que constitua la construction du canal, de se souvenir des destinées distinctes des différentes parties de ce territoire. L’ouest et son histoire industrielle, avec ses grandes emprises foncières fermées et laborieuses. Le sud-est, ses faubourgs populaires et ses usines manufacturières et ouvrières. Le nord-est et sa plaine irriguée, conservant les lignes d’un passé maraîcher. Son centre-ville, héritier d’un village modeste et paysan.

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Amoureux des urbanités et porteur de paroles, j’ai arpenté tout cela. Et pourtant. Marcheur et photographe, j’ai été fasciné par la capacité d’Aubervilliers à offrir tant de paysages différents et de sensations. Certains quartiers cristallisent dans leur architecture et leur urbanisme plus de deux siècles d’histoire. Les immeubles faubouriens, les usines de briques et leurs cheminées, les grands ensembles et les constructions récentes se côtoient et s’entremêlent. La surprise est partout ; l’imprévu à chaque coin de rue. On est bien loin de l’unité de lieu, de temps et d’action du théâtre classique. À deux pas du Théâtre de la Commune, c’est plutôt une pièce populaire qui se joue ici : un seul lieu mais des temporalités multiples, mille actions et autant d’intrigues.

Et puis, il y a toutes celles et tous ceux qui ont apporté leur contribution. J’ai découvert à Aubervilliers l’affection toute particulière que les habitants portent à leur ville. Certes, chacun est attaché à son territoire, mais il y a chez les Albertivillariens une tendresse singulière à l’égard de leur commune. Les témoignages ont pris bien des formes. Je retiendrai ce « Aubervilliers, c’est une ville attachante mais fatigante », qui sonne comme un aveu et une déclaration. Malgré les difficultés de la vie et les agacements urbains, on aime Aubervilliers. Ainsi, lorsque je chemine dans ses rues et ses avenues, la phrase de Jack Ralite que l’on m’a citée scande mes pas et résonne dans mon imaginaire : « Le monument d’Aubervilliers, c’est son peuple ».

Philippe MONGES

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